édito

#StayTuned n°17

Vendredi 16 juillet 2021. Relai Par Hervé Damase L’exceptionnelle matinée du CERA qui s’est tenue le 19 juin 2021 en visioconférence, sous le titre Scansion. Actualité de l’autisme, est venue ponctuer une quatrième année d’enseignement, venant attester une nouvelle fois le fait que le pari était gagné, malgré le contexte difficile à bien des égards… Ce rendez-vous marquait également le passage de relai avec la nouvelle équipe, dirigée par notre collègue Yves Vanderveken. La présence très active du président de l’ECF, Laurent Dupont, tout au long de la matinée, indiquait combien, plus que jamais, l’orientation lacanienne est un enjeu crucial pour un abord de l’autisme qui ne réduise pas la position de l’être à un trouble neuro-développemental. L’enjeu du CERA, dont La Cause de l’autisme se veut l’organe de diffusion auprès d’un public élargi, est ainsi politique : servir la cause des autistes et de ceux qui les accompagnent, parents, amis et professionnels. Pour ce dernier numéro de #StayTuned, nous vous proposons de lire les interventions prononcées lors de la dernière séquence de cette matinée animée par Patricia Wartelle et intitulée « TSA, TND. Actualité de l’autisme ». Non seulement elle fut l’occasion d’entendre un éclairage très analytique sur question de l’arrêté du 19 mars d’un point de vue juridique, mais également celle d’entendre combien le CERA est plus que jamais déterminé à poursuivre son effort pour faire entendre la voix singulière des autistes. A lire : Scansion, par Jean-François Cottes La justice face au droit hégémonique, par Fabienne Loiseau Autisme : fuite en avant, par Yves Vanderveken Les beaux jours du symptôme, par Jean-François Cottes
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#StayTuned n°16

Mardi 18 mai 2021. Pour lire la newsletter, cliquer ici.
Non au neuro, oui à la parole
Par Hervé Damase.
La Cause de l’autisme soutient d’abord et avant tout la cause des autistes, mais aussi celle de leurs parents, ainsi que celle des praticiens qui, dans leur diversité, les accompagnent dans leur quotidien. Et cela passe d’abord par le fait de se mettre à leur écoute pour les entendre et les comprendre dans leur singularité, comme cela est le cas de tout membre de la communauté humaine des êtres parlants.
Défendre cette cause peut paraître à notre époque une évidence… Et pourtant, tel n’est pas le point de vue gouvernemental qui une nouvelle fois tente d’imposer, au mépris de l’avis des premiers concernés, un diktat sur l’orientation dans le diagnostic et la prise en charge de l’enfant atteint de troubles dits neuro-développementaux, parmi lesquels figure l’autisme, à travers la promulgation au Journal officiel d’un Arrêté, en date du 10 mars 2021, qui définit les critères pour la mise en place d’une plateforme d’orientation et de coordination.
Un vent de contestation s’est levé, auquel La Cause de l’autisme apporte son entier soutien, comme en témoigne ce numéro spécial de #StayTuned qui rassemble quelques contributions visant à éclairer l’enjeu de cette nouvelle offensive qui n’a pour but que d’enfoncer le clou sur une perception du psychisme réduit au neurone.
Le jeudi 27 mai, à l’initiative de L’Ecole de la Cause freudienne, un FORUM, intitulé « Arrêtons l’arrêté » se tiendra en accès libre par vidéo diffusion de 20h à minuit.
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#StayTuned n°15

Mardi 19 janvier 2021. Pour lire la newsletter, cliquer ici.

#StayTuned n°14

Samedi 24 octobre 2020. À chacun sa solution Par François Bony Dans leur ouvrage Autisme et médiation. Bricoler une solution pour chacun, paru récemment aux éditions Arkhé, Isabelle Orrado et Jean-Michel Vives proposent de revisiter l’autisme à partir de la question de l’objet et de la voix.

Illustrant leurs propos par les cas cliniques de Bastien et Leo, reprenant notamment les travaux d’Éric Laurent et de Jean-Claude Maleval, ils proposent, dans la rencontre avec ces sujets, d’opérer pour produire une mise en circuit de l’objet autistique : partant d’un « objet transi », il s’agit d’en faire un « objet de transit ». Il s’agit donc pour eux d’élever la stéréotypie au rang de symptôme, de bord tant protecteur que surface d’échange, pour, à partir de ces restes, de ces petits riens, proposer à l’enfant de rentrer dans l’échange, non sans le support du corps de l’analyste. Car s’il y a parfois un refus de la parole, un refus de céder l’objet voix qui porte son poids de réel, il n’y a pas un refus de communiquer, bien au contraire.

Loin des schémas caricaturaux où ses détracteurs veulent l’enfermer ils montrent toute la finesse de l’approche psychanalytique qui toujours s’appuie sur l’invention, le nouveau, plutôt que sur des protocoles répétitifs pour accompagner le sujet dans le dépassement de ses difficultés à être au monde. Nous avons rencontré Isabelle Orrado pour La cause de l’autisme afin de lui poser quelques questions. Lire l’entretien

#StayTuned n°13

Samedi 8 février 2020. Lire la lettre complète en cliquant ici.
Un lien social qui advient
Par François Bony 
Dans son article, Jean-Claude Maleval nous montre que dans l’approche psychanalytique, lorsque la maîtrise de l’objet numérique est laissée à l’autiste, celui-ci peut venir faire bord, « un pont avec le monde extérieur » à partir duquel un lien social pourra advenir.
Patricia Wartelle témoigne que dans le film Quelle folie, à travers les propos d’Aurélien, quelque chose est passé qui « nous traverse, nous confrontant à cette radicale solitude, témoignant que le lien à l’Autre est à chaque fois à inventer, à créer de manière singulière » ; ceci nous renvoyant à notre propre autisme.
Isabelle Orrado nous fait découvrir Astéréotypie. Ici, c’est un traitement de la voix, particulier à chacun des a-u/r-tistes, une mise en musique de leurs mots, intérêts singuliers, qui leur permet de faire « groupe » et de se produire dans le champ social.
Voilà autant d’invitations à vous inscrire à la deuxième journée du CERA qui aura lieu le 16 mai, dont le thème est « Autisme et lien social » et qui s’annonce riche en surprises.
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#StayTuned n°12

Mercredi 20 novembre 2019. Lire la lettre complète en cliquant ici.
Déficit versus création
Par Hervé Damase, rédacteur en chef
Plus que jamais, la cause de l’autisme s’affirme comme enjeu politique, car elle circonscrit un territoire pour la défense et la promotion de la singularité.
Contre toute approche déficitaire du dit trouble autistique, elle fait valoir la dimension créative de chaque être parlant qui invente sa propre forme symptomatique pour affronter le réel de la vie. Nous faisant toucher là du doigt ce point où «l’enveloppe formelle du symptôme […] se rebrousse en effet de création» (Lacan).
Ce numéro de #StayTuned rend compte de l’actualité de ce combat à travers trois articles dans lesquels se décline cette dimension du sans pareil.
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#StayTuned n°11

Lundi 28 octobre 2019. Lire la lettre complète en cliquant ici.
Ici et maintenant
Par Hervé Damase, rédacteur en chef
Ce numéro de Stay Tuned est marqué par le renouvellement. Tout d’abord celui des instances du CERA qui ont permuté récemment pour poursuivre le travail d’enseignement et de recherche qui est le sien, dans le sillon de l’orientation lacanienne. Les textes de Christiane Alberti et de Jean-François Cottes signalent ce passage de témoin.
L’actualité, c’est aussi le tout prochain colloque qui, faisant suite à celui sur l’Affinity Therapy, se tiendra à Rennes et dont Myriam Chérel nous dévoile ici en avant première l’enjeu. Enfin, c’est avec une certaine joie que nous vous invitons dès maintenant à venir visiter la formidable exposition itinérante Le Monde au Singulier, qui est de passage durant un mois à Clermont-Ferrand ; à cette occasion, de nombreuses rencontres auront lieux autour des œuvres qui touchent au cœur de l’être.
Bonne lecture !
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#StayTuned n°10

Vendredi 21 juin 2019. Lire la lettre complète en cliquant ici.
Et pourtant…
Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef
Voici la 10e livraison de la newsletter du blog La cause de l’autisme. Vous allez découvrir son riche sommaire.
L’autisme reste une cause. Alors qu’il y a inflation des discours, la réponse aux besoins et demandes des sujets autistes et de leurs proches restent bien en deçà du minimum. La ségrégation joue encore à plein, tant dans l’accueil de la petite enfance, dans la scolarisation, dans l’accès aux loisirs, que dans l’accession à la vie adulte, à l’emploi, au logement.
L’autisme pose une question fondamentale au lien social. Il convoque chacun.e à ce que l’invention prenne le pas sur la reproduction du même, que la trouvaille l’emporte sur l’adaptation forcée à la norme.
Alors que l’on a pu mesurer une inflexion certaine des discours publics par rapport à la période précédente, les pratiques, elles, n’ont pas changées et la situation des sujets reste marquée par une instrumentalisation scientiste qui leur est très préjudiciable.
Et pourtant, comme on pourra encore une fois le lire ci-dessous, sur le terrain, des professionnels mènent des innovations qui restituent une place de sujet à celles et ceux que les discours dominants tendent à ramener à une position d’objet.
C’est ce dont cette newsletter et ce blog tentent de rendre compte et soutenir.
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#StayTuned n°9

Vendredi 13 juillet 2018. Lire la lettre complète en cliquant ici.
Perspectives nouvelles
Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef
Dans l’interview qu’elle nous donne, Christiane Alberti revient sur la Journée du CERA qui s’est tenue le 10 mars sous le titre Autisme et parentalité. Soulignons combien ce fut un véritable évènement qui fera date pour celles et ceux qui ont pu y participer. Les contributions des parents et des autistes ont ouvert des perspectives nouvelles à la rencontre entre des parents, des autistes des psychanalystes et des professionnels de l’accueil et de l’accompagnement des autistes. Elle a permis de balayer bien des préjugés, des idées reçues, des préventions, qui trop souvent encore encombrent le dialogue et retardent la rencontre. La démonstration a été faite que ce dialogue est possible et fructueux. Dans un second temps, Christiane Alberti commente l’annonce par le gouvernement de la quatrième stratégie nationale pour l’autisme. On peut noter un changement de ton et aussi de contenu dans la communication gouvernementale. Fort heureusement on est loin des appels à la chasse aux sorcières anti-psychanalyse du précédent gouvernement. On ne peut pas écarter l’idée que la formidable mobilisation de la fin 2016 contre le projet de résolution liberticide Fasquelle y soit pour quelque chose. Cela indique la nécessité de maintenir notre vigilance pour le libre choix dans l’accompagnement des autistes, d’autant plus qu’il reste tant à faire pour que les autistes trouvent la place qui leur revient et pouvoir déployer leur singularité ! Comme l’a montré le 10 mars les psychanalystes d’orientation lacanienne aspirent à y contribuer.
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#StayTuned n°8

Vendredi 16 février 2018. Lire la lettre complète en cliquant ici.
On sera au CERA
Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef
Autisme et parentalité, tel est le thème de la première journée d’étude du tout nouveau Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Autisme qui se tiendra à Paris le 10 mars. Avec ce thème, le CERA se collette avec le cliché le plus répandu dans les médias : les « psychanalystes-qui-culpabilisent-les-mères ». Nul doute que cette journée d’un type inédit retiendra l’attention des lectrices et lecteurs de notre Blog. Vous lirez l’article de Christiane Alberti à ce propos.
Vous lirez aussi la belle et forte interview de Mireille Battut présidente de La Main à l’Oreille.
Nous serons nombreux à nous retrouver le 10 mars à la Maison de la Chimie pour affirmer la nécessité du libre choix des méthodes d’accueil et d’accompagnement des autistes.
Le quatrième Plan autisme devrait être rendu public sous peu. Dans un communiqué sibyllin (lire ici), des organisations de professionnels, d’usagers et d’établissements s’alarment des orientations que prendrait ce plan et en particulier concernant les hôpitaux de jour pour enfants. On en apprend davantage dans un communiqué bien plus explicite (lire là) d’une organisation de psychologues, la FFPP, qui évoque la disparition du préfixe psy de tous les documents de synthèse du comité de pilotage. Cette disparition, véritable opération sur la langue, augurerait-elle d’une chasse aux sorcières ? 2018-1984, même combat ?
Autre source sur le Plan autisme, l’Assemblée nationale. Le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques avait demandé une enquête à la Cour des comptes qui a rendu son rapport par la voix de rien moins que son premier président M. Didier Migaud. Le verdict est sévère sur la situation en France, il fait apparaître, comme nous l’avons plusieurs fois souligné ici, des carences graves dans les réponses apportées aux personnes autistes. Mais les solutions préconisées par la Cour ne remettent pas en cause – voire accentuent – les orientations des derniers plans qui pourtant n’ont que peu amélioré la vie des personnes autistes et de leur entourage. Par exemple, il en est ainsi avec la proposition de la création d’un institut national de recherche mono-orienté en neurosciences. On peut visionner ici cette audition et lire le rapport . Chacun.e se fera son idée.
Nous relèverons ici un certain glissement : au détour de trois phrases M. Migaud mentionne les personnes relevant des TSA (Troubles du Spectre de l’Autisme), puis élargit une première fois aux TED (Troubles Envahissants du Développement) qui correspondent à ce que l’on appelait jadis les psychoses infantiles, puis élargit encore aux « dys » et finalement aux… troubles du comportement. Qu’il se lève et s’avance celui qui n’a pas de trouble du comportement et qui pourrait échapper ainsi aux recommandations des autorités académiques et sanitaires. Dans ce glissement on voit finalement se profiler ce qu’on ne peut que nommer un projet politique qui vise à surveiller, normaliser et rééduquer les comportements. Où, encore une fois, il se démontre que la question de l’autisme ne se réduit pas à une catégorie clinique mais concerne tout.e un.e chacun.e.
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#StayTuned n°7

Vendredi 22 décembre 2017. Lire la lettre complète en cliquant ici.
Il y a un an déjà
Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef
Laurent Dupont, que nous avons interviewé, tire dans cette nouvelle livraison de premiers fils de l’enseignement qu’il coordonne sur l’autisme. Sans dévoiler le programme, il présente aussi la journée du samedi 10 mars qui se tiendra à Paris sous le titre « Autisme et parentalité ». Il indique que les parents y auront toute leur place.
Il y a un an s’achevait « l’épisode Fasquelle ». On se souvient que ce député, mal inspiré, voulait rien moins que faire interdire la psychanalyse dans l’accompagnement de l’autisme et imposer les TCC, et ce, par le moyen d’une résolution qu’il entendait faire adopter par l’Assemblée nationale. Las, il dut déchanter. La pétition lancée par l’ECF et l’Institut de l’Enfant pour la diversité des méthodes recueillit en quelques semaines plus de 20 000 signatures, L’ANE sortit en quelques jours un numéro spécial, une délégation de l’ECF conduite par sa présidente Christiane Alberti fut reçue à l’Assemblée nationale qui, le jour J, vota très largement le rejet de la résolution. Nous avons alors pris la mesure du soutien que la psychanalyse rencontrait quand elle était attaquée et de la nécessité de prendre des initiatives pour donner une suite à la vague qui s’était alors levée. Le Blog La cause de l’autisme, la présente newsletter, la création du CERA lui-même sont des conséquences de ce mouvement.
Tournons-nous vers l’actualité dans le champ du handicap. Mme Catalina Devandas-Aguilar, rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit des personnes handicapées, a rendu ses observations préliminaires (à lire ici) à la suite de sa visite d’une dizaine de jours en France au cours du mois d’octobre. Une enquête approfondie aura lieu dans les deux ans qui viennent. Mais d’ores et déjà, son appréciation est globalement sévère. Si elle relève des points positifs, elle met en cause de nombreuses atteintes aux droits des personnes handicapées en France. En particulier, elle prône la désinstitutionalisation.
C’est pourquoi elle fait de premières recommandations comme de fermer progressivement tous les établissements accueillant des handicapés pour leur substituer des services d’accompagnement de proximité. Elle demande aussi au gouvernement de prononcer un moratoire sur toute nouvelle admission en établissement.
Ces deux mesures ne manqueront pas de susciter des débats et sans doute des oppositions. Notons ici qu’elle mentionne la question de l’autisme. A ce propos rappelons-nous que le député Fasquelle, dans son argumentation en faveur de sa résolution, avait fait valoir qu’en 2014 le comité ONU des droits des handicapés avait critiqué la France pour sa prise en charge de l’autisme en mettant en cause la psychanalyse et en exigeant l’application des TCC.
Eh bien, il faut noter que dans le rapport de Mme Devandas-Aguilar, ces deux exigences ont disparues et en particulier la mise en cause de la psychanalyse. Cela n’est pas anodin, si l’on considère que d’autres approches comme les traitements psychiatriques ou le packing sont, elles, encore mentionnées comme problématiques. Faut-il y voir un signe que la campagne qui a été engagée par notre mouvement commence à porter ses fruits ?
Nous reviendrons de façon plus détaillée sur ce rapport qui annonce un changement complet de paradigme dans le champ médico-social et, donc, dans l’abord de l’autisme.

#StayTuned n°6

Vendredi 20 octobre 2017. Lire la lettre complète en cliquant ici. Une suite Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef
Vous allez lire l’interview de Christiane Alberti, directrice du Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Autisme récemment créé par l’Ecole de la Cause freudienne. Elle y déploie ce à quoi répond ce Centre dans le champ de l’autisme ainsi que les moyens dont il se dote.
C’est un projet ambitieux qui compte contribuer utilement au débat autour de l’accueil et à l’accompagnement des autistes.
Après le dénouement heureux de “l’épisode Fasquelle”, nous avions indiqué qu’un mouvement s’était levé pour s’opposer à l’instrumentalisation de l’autisme à des fins politiciennes et qu’il aurait ses suites. Le CERA en est une majeure. Le Blog s’enrichit d’une nouvelle rubrique CERA où vous pourrez suivre ses développements ultérieurs.
Nous attirons votre attention sur l’excellent dossier Autisme du Blog « Apprendre. Désir ou dressage » des 47èmes Journées de l’ECF. A consulter ici : http://www.desiroudressage.com/category/autisme/
  

#StayTuned n°5

Vendredi 19 mai 2017. Lire la lettre complète en cliquant ici. Printemps ? Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef
La nette victoire de M. Macron au second tour de l’élection présidentielle permet le maintien de l’état de droit qui était menacé par Mme Le Pen et sa clique. Ce faisant elle autorise que se poursuive le débat démocratique autour de la prise en charge de l’autisme. La mobilisation n’aura pas été vaine. Elle aura ses suites.
Gala rapporte que, selon les auteures de Les Macron (Fayard), Caroline Derrien et Candice Nedelec, Mme Brigitte Macron, notre First Lady, se dit très sensible à la question du handicap et de l’autisme : «la souffrance et l’abandon que subissent les parents me touchent. On n’a pas le droit de ne pas les aider.» On aura remarqué l’usage de la double-négation qui est la marque d’une pensée subtile. Est-ce l’augure d’une approche équilibrée de la question de l’autisme ?
Nous saluons la nomination de Mme Agnès Buzyn, nouvelle Ministre de la Santé au sein du gouvernement de M. Philippe. Elle avait été nommée à la tête de la HAS en mas 2016. Nos lecteurs qui travaillent dans le champ de la petite enfance connaissent sa mère Etty Buzin psychologue et psychanalyste, formée par Françoise Dolto. Souhaitons que Mme la Ministre saura écouter les voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent pour promouvoir la liberté de choix des autistes, de leurs proches, et des professionnels dans la prise en charge de l’autisme.
Les 47èmes Journées de l’ECF (25 et 26 novembre 2017 à Paris) ont pour titre : Apprendre. Désir ou dressage ? Voilà un titre et un programme de recherche en phase avec les préoccupations de notre Blog. More coming soon
Last but not least. La remarquable étude des Prs Grollier et Maleval «Actualité de l’évaluation de la prise en charge des enfants autistes. De l’ABA à l’Affinity Therapy» fait le point sur l’expérimentation de la mise en œuvre de la méthode ABA : pas brillant comme résultat… A quoi ont servi les sommes considérables investies dans ces établissements comportementaux ? Et à qui ? On se le demande. Au-delà de ce bilan qui s’appuie sur les rapports officiels, les auteurs de cet article de fond font aussi le point sur les perspectives nouvelles pour la prise en charge de l’autisme bien plus réjouissantes et encourageantes. Un très grand merci à eux deux pour cette contribution majeure.
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#StayTuned n°4

Vendredi 31 mars 2017. Lire la lettre complète en cliquant ici.

#OnContinue Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef

Le 30 janvier dernier se tenait au Théâtre de l’Atelier à Paris une soirée spéciale pour la parution de Une vie animée, le destin inouï d’un enfant autiste. Ce livre du journaliste américain Ron Suskind, père d’un enfant autiste, témoigne de son soutien sans faille à l’intérêt spécifique de son fils pour les films Disney. Dans cette livraison, nous commençons à rendre compte de cette soirée avec deux textes, deux approches de la soirée elle-même et de la démarche de l’affinity therapy. Un texte de Myriam Chérel Perrin donne aussi son point de vue.

Le 2 avril aura lieu la journée internationale de sensibilisation à l’autisme.

La veille, le 1er avril se tiendra le Forum « Autisme et Fraternité ». Moment d’échanges, de parole, de témoignages, mais aussi moment de fête et de spectacles, il se tiendra à Paris aux Chapiteaux Turbulents 12, boulevard de Reims. Notre précédente édition a présenté l’évènement. Sur le Blog, à la rubrique C’est maintenant, on peut retrouver le programme et les renseignements pratiques. Autistes, parents, amis, praticiens, ont rendez-vous là-bas !

Comme on le voit, les initiatives pour faire vivre, mettre en acte et défendre le libre choix de la méthode de soins dans l’accompagnement de l’autisme ne manquent pas. Elles témoignent de la vivacité d’un refus de l’instrumentalisation de la cause de l’autisme et d’un désir qui ne se laissera pas conditionner.

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#StayTuned n°3

Vendredi 17 mars 2017. Lire la lettre complète en cliquant ici. Festivités et mobilisation Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef
L’ECF a lancé lundi dernier un Appel des psychanalystes contre Marine Le Pen dans la perspective des prochaines échéances électorales. A lire et signer ici : http://bit.ly/2mRhu4M
Il a d’ores-et-déjà rassemblé plus de 8000 signatures de soutien, il attend la vôtre et celles de vos ami.e.s.
La cause de l’autisme est concernée par cet enjeu. Que se passerait-il pour les autistes, pour leurs familles, pour les praticiens si Marine Le Pen était élue ?
Disons d’abord que c’est une éventualité qu’on ne peut raisonnablement exclure. La plus grande incertitude règne quant à l’élection présidentielle. On ne sait ce qui sortira des urnes, l’année 2016 a été riche en surprises qui ont contredit les prédictions. Sans parler des élections législatives qui suivront. Nul aujourd’hui ne se risque à pronostiquer, même à la grosse, comment sera composée l’Assemblée nationale.
La question de l’autisme est devenue une question politique. Nous l’avons bien vu avec le projet de résolution Fasquelle. Il a fallu une campagne en direction de l’opinion pour que la résolution soit rejetée par la majorité des groupes de l’Assemblée nationale – ce qui n’était pas acquis d’avance, et de beaucoup.
Qui a voté pour cette résolution, c’est M. Bompard, député du Vaucluse. Co-fondateur du Front National, il l’a quitté mais reste dans les mêmes eaux nauséabondes. Voici comment il a motivé son vote le 8 décembre dernier : «La résolution le dit, 44 % des personnes autistes sont victimes de violences par thérapies psychanalytiques imposées unanimement décrites comme inefficaces.» Et il concluait : «Je suis donc heureux de soutenir ce texte ambitieux. Il aidera les autistes, leurs familles et montre en creux quelques erreurs fondamentales qui continuent d’abîmer notre nation et même notre civilisation.»
Lisons aussi ce que disait Mme Marie-Christine Arnautu à propos du 3ème Plan autisme, elle, vice-présidente en charge des questions de handicap sur le site du FN. Elle «rappelle les engagements pris par Marine Le Pen et le Front National sur ce douloureux problème de l’autisme : Une prise en charge à part entière de l’autisme, socio-éducative, assortie d’un diagnostic précoce au lieu d’une approche psychanalytique, très néfaste.»
«Très néfaste»… Si par mal heur ces gens-là arrivaient au pouvoir, ils déploieraient sans retenue une politique visant à imposer aux autistes, à leurs familles et aux praticiens des méthodes conformes à leurs propres orientations. A méditer, non ?
 Finissons sur une autre note. La Main à l’oreille et plusieurs associations partenaires organisent le Forum «Autisme et Fraternité» qui aura lieu le 1er avril à Paris. Lire la présentation par Mireille Battut, le programme et toutes les infos sur le Blog. Un beau et fort moment de débat, d’échanges, de rencontres, de festivités… et de mobilisation s’annonce.
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#StayTuned n°2

Vendredi 17 février 2017. Lire la lettre complète en cliquant ici.

Pourquoi l’autisme

Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef

Comment se fait-il que ce trait isolé par Eugen Bleuler dans la schizophrénie – terme forgé par soustraction de l’éros du concept freudien d’auto-érotisme –, devenu catégorie clinique, diagnostic concernant une part très réduite de la nosographie psychiatrique, converti ensuite dans les différentes versions du DSM qui y a rattaché puis inclus, dernièrement, les psychoses de l’enfant – dénommées Troubles Envahissants du Développement – comment se fait-il que ce diagnostic, disais-je, ait connu un tel succès chez les praticiens, et maintenant un tel engouement médiatique et finalement populaire ? Oui, l’autisme est maintenant populaire, on s’en revendique, on s’y reconnaît.
Il faut que quelque chose ait, comme le dit Jacques Lacan à un autre propos, cheminé cent ans dans les profondeurs du goût pour qu’un tel retournement s’opère.
Vous en doutez ? Eh bien voyez comment s’est développé outre-Atlantique et arrive maintenant en France le mouvement pour le respect de la neurodiversité. Ce courant affirme que l’autisme est un fonctionnement neurologique différent du fonctionnement typique. Encore une fois le Québec assure l’interface linguistique en traduisant en français des thèses américaines. Le représentant le plus connu de ce courant est le Dr Laurent Mottron, qui n’a pas de mots assez durs pour critiquer les thérapies comportementales en tant qu’elles nient la spécificité autistique et tentent d’imposer de force le modèle «neurotypique». Nous y reviendrons.
Il apparaît ainsi une tendance à faire de l’autisme un style de vie et à le faire reconnaître comme tel. Mais est-ce tout, cela suffit-il à rendre compte de la place qu’il occupe dans le discours contemporain ? Faire accepter le style autistique, ce serait juste lui faire sa place dans le catalogue des identifications collectives contemporaines : cloisonnées, clivantes, communautaristes.
Or il s’agit de plus que cela. L’autisme attire, fascine, suscite aujourd’hui l’admiration. Ne serait-ce pas que le parlêtre contemporain s’y reconnaît ? Qu’il y cherche des réponses à ses propres énigmes, en particulier à sa tendance à se retrouver «sans le secours d’aucun discours établi», «sans aucun discours dont il puisse faire lien social» (J. Lacan). L’autiste n’incarnerait-il pas celui qui sait se passer de l’autre quand la socialité tend à se racornir dramatiquement sur la toile des réseaux sociaux des GAFA ? Question à creuser.
Le Blog s’étoffe, de nouveaux rédacteurs ont rejoint l’équipe de rédaction. Il se veut une base permanente d’action lacanienne dans le champ de l’autisme. Il s’agit d’intervenir dans les débats pour promouvoir le point de vue de la psychanalyse d’orientation lacanienne, pour témoigner et faire connaître les pratiques qui s’en éclairent et pour faire la critique raisonnée des autres approches.
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#StayTuned n°1

Vendredi 13 janvier 2017. Lire la lettre complète en cliquant ici.

Un désir de servir

Par Jean-François Cottes, rédacteur en chef

Vous lisez la première livraison de la lettre d’information du Blog La Cause de l’autisme. Publication apériodique, elle suivra le cours de la vie du Blog et de l’actualité concernant l’autisme. Vous découvrirez ci-dessous les nouvelles contributions. Une rubrique veille est mise en place. L’équipe s’étoffe de rédacteurs qui animeront chacun une rubrique.
Revenons quelques semaines en arrière. Cette fois-ci nous avons vu le boulet arriver. Ce n’avait pas été le cas, il y a plus de dix ans avec l’amendement Accoyer. Il avait été voté à l’unanimité de l’Assemblée nationale sans que nous en sachions rien. La lutte avait été longue – plus de deux ans – pour annihiler ses effets sur la pratique de la psychanalyse et ramener à une proportion raisonnable son impact sur la formation des psychothérapeutes. Dans ce laps de temps le Sénat d’abord, l’Assemblée ensuite, avaient pris la juste mesure politique de la question.
La résolution Fasquelle, elle, est restée à l’état de projet. Elle n’a pas passé la barre, elle demeure dans les limbes. Il a suffi de quelques semaines pour que la mobilisation opère et que l’opération soit désamorcée.
L’ECF et l’Institut Psychanalytique de l’Enfant ont pris toute leur part dans cette action. On peut dire que les plus de 20 000 signatures de l’Appel pour le libre choix de la méthode de soin et contre l’interdiction de la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme auront été décisives. De même ont été essentiels le numéro spécial de LNA et les articles publiés notamment sur le Blog pour soutenir l’argumentation. Il est remarquable de retrouver cette argumentation dans les discours des députés lors de la fameuse séance du 8 décembre. Il faut dire que l’ECF et l’IPE s’appuient sur 30 ans et plus de recherche clinique et épistémique, de publications, d’engagement dans des expériences institutionnelles.
Nous voici en 2017. C’est cette année que doit être élaboré le 4ème plan autisme. Le président de la république a annoncé le 19 mai dernier qu’il « sera celui de l’apaisement et du rassemblement. » Il n’a échappé à personne d’un peu averti de ces questions que cela marquait une inflexion par rapport à l’orientation des politiques publiques. Cela indiquait qu’il fallait faire une plus grande place à la diversité des approches de la prise en charge de l’autisme. En tout cas, cela n’a pas échappé à M. Fasquelle dont la manœuvre de l’automne dernier visait à forcer la main au gouvernement pour que le 4ème plan autisme ne soit pas celui de l’apaisement et du rassemblement mais celui de l’exacerbation de la haine antipsychanalyse et de l’ostracisation des psychanalystes. Le coup a fait long feu.
Que va faire le ministère de la Santé ? On s’attend légitimement à ce qu’il tienne compte de la position qu’a prise l’Assemblée nationale, qui n’a pas accepté de se faire instrumentaliser sur le dos des personnes avec autisme. En accord avec Mme Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, l’Assemblée a refusé d’exclure les psychanalystes de la prise en charge de l’autisme. Elle a refusé que l’on impose la méthode ABA.
On ne comprendrait pas que l’approche psychanalytique ne soit pas représentée dans l’élaboration du 4ème plan. La tâche de ce plan est immense. Les besoins de prise en charge, de soins, d’éducation, de scolarisation qui donneraient une juste place à la particularité des sujets autistes, à leur singularité, sont considérables.
Des psychanalystes pourraient utilement contribuer à la conception d’un tel plan d’action pour l’autisme. Le ministère de la Santé saura-t-il entendre ce désir de servir ?
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